Le symposium World-Med’2002 d’expression des mondes académiques et économiques des six pays méditerranéens est achevé. Il est temps d’en faire le bilan, de proposer des perspectives et d’en préparer les suites, en relation avec le colloque organisé par la banque mondiale et l’Institut de la Méditerranée « le Pharo de la Connaissance (Knowledge and development in MENA) ».

Alors que nous avions prévu initialement 500 participants, il y eut 1165 inscriptions et 843 participants qui ont reçu un badge durant les 3 journées parmi lesquels 161 algériens, marocains et tunisiens (pour une centaine d’entre eux, les frais d’hébergement et de transport ont pu être pris en charge). Environ un tiers d’étrangers a participé à au moins une session du symposium. Ainsi s’est tissé un réseau sensible au message urgent et important d’ « Édification de la Communauté Méditerranéenne de la Connaissance et des Compétences ».

La production du manifeste de Marseille, en conclusion des trois jours de travaux le prouve, le concept de la CMC2 est maintenant partagé par des représentants de la société civile des mondes académiques et économiques, qu’ils soient scientifiques, « technologues » ou responsables d’entreprises. Il reste à en convaincre les responsables politiques territoriaux ou nationaux et engager la création de la Haute Autorité de la CMC2.

De nombreux desseins et recommandations ont émergé des ateliers et du forum des projets et des réalisations de réseaux méditerranéens. Ils concernent les hommes, les sciences et les technologies méditerranéennes. Cette maïeutique a montré l’originale et ardente obligation de développer, notamment en sciences et techniques, des thématiques spécifiquement méditerranéenne, dans des
centres de recherche européens implantés au sud, de définir des technologies clés pour ces régions, de promouvoir des programmes de formation initiale ou continue en réseau, de soutenir des programmes de recherche en commun et de faciliter la mobilité des étudiants et des formateurs.

L’écho auprès des participants et des médias est certain malgré le tumulte des élections présidentielles qui ont suivi. Élections dont une partie des résultats sont une négation du caractère militant et humaniste de World-Med. Près de six heures d’émissions réalisées après World-Med ont été diffusées sur la chaîne parlementaire dans les semaines qui ont suivi.
L’organisation commune et le financement partagé par l’AFAS (Association Française pour l’Avancement des Sciences), le Club de Marseille, l’Institut de la Méditerranée, MEDCOOP, et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille-Provence ont largement contribué au succès de la manifestation. Les soutiens financiers et logistiques des trois collectivités territoriales (Ville de Marseille, Conseil général des Bouches-du-Rhône, Conseil régional Provence Alpes Côte d’Azur) des ministères des Affaires étrangères algérien, français, marocain et tunisien et de l’Union européenne ont grandement contribué à l’ampleur et au retentissement du symposium. Trois entreprises privées, Khalifa Airways, Onyx et la Société des eaux de Marseille ont contribué par leur aide financière et leur engagement citoyen à la réussite de World-Med’2002.
Nous avons retrouvé un engagement similaire chez tous nos partenaires et nos prestataires, qu’ils en soient remerciés.

Historique et prestigieuse, l’AFAS en tenant son 119ème congrès lors de World-Med a grandement concouru à la qualité des contributions. Elle s'est chargée de produire les actes du symposium. Une partie de ces actes est disponible sur le site www.worldmed2002.com

Édification de la Communauté Méditerranéenne de la Connaissance et des Compétences :

Le symposium a produit de nombreuses recommandations, a proposé plusieurs projets vitaux pour la Méditerranée occidentale et a manifesté la volonté de poursuivre et de persévérer dans la voie ébauchée.

La deuxième phase de World-Med’2002 a eu pour vocation de rendre opérationnelle la CMC2:
- Produire un système d’information en réseau ;
- Proposer des projets majeurs à court et moyen terme dans les trois espaces humains, scientifiques et technologiques ;
- Créer une structure, une Haute Autorité chargée de l’influence, du suivi de l’avancement de la CMC2, de l’évaluation des projets, de la recherche des financements des projets labellisés.

Les Projets :

Cinq projets majeurs et urgents ont été retenus prioritairement en Méditerranée occidentale :
- Accréditation des Compétences ;
- Développement de l’Université sans mur TÉTHYS et du réseau méditerranéen d’écoles d’ingénieurs (rm.édu)
- Création par l’Union européenne de plusieurs centres d’excellence et de recherche au sud ;
- Libre circulation des étudiants et des enseignants (passeport CMC2) ;
- Inventaire des technologies clés pour la Méditerranée et lancement du « Forum méditerranéen des technologies » en coopération avec Méditerranée Technologie.

Après le mois d’avril 2002, les travaux ont été poursuivis, et plusieurs projets se sont dessinés :

- COGNOSCE pour l’accréditation des compétences
- Un système de désalinisation des eaux saumâtres
- Le forum méditerranéen des technologies
- Un réseau haut débit entre la France et le Maroc.
- L’équivalent du Club de Marseille a été créé en Tunisie sous le nom de « Groupe de Carthage »
- Une coopération de tous les acteurs de Marseille-Provence intervenant dans les technologies en Méditerranée est établie ; Marseille Innovation, Méditerranée Technologies, ENSAM, TÉTHYS, Institut de la Méditerranée, MEDCOOP.